3 questions à

3 questions à… ERC.LINF

Photo du groupe Ecr.linf

Comment définissez-vous Ecr.linf ?

    Krys : Ecr. Linf au sens littéral signifie ‘Ecrasons l’infâme’. C’est une annotation que mettait Voltaire à la fin de ses courriers au-dessus de sa signature. Dans notre optique écraser l’infâme est avant toute chose un travail à faire sur soi pour ensuite avoir la force de le faire autour de soi. La notion est importante pour éviter d’uniquement parler du combat contre les dogmes politiques ou religieux qui ne sont pas que les seuls aspects de notre réflexion. L’humain doit chaque jour faire preuve de force face à ses pensées, ses démons et son entourage qui, comme le disait Rousseau, pervertit parfois les hommes.

    Dorian : Oui, c’est donc une invitation à une réflexion profonde sur la nature humaine et sur notre propre responsabilité de nos contributions au monde (conscientes et inconscientes). C’est aussi une exploration de la dualité de l’être humain, entre ses aspirations les plus nobles et ses instincts les plus sombres, pour encourager chacun à entreprendre son propre voyage intérieur pour écraser l’infâme qui réside en chacun de nous.

    Votre concept est basé sur l’histoire de l’humanité. Qu’est-ce qui vous inspire dans notre histoire ?

      Krys : Nous avons tenté de regarder ce que l’on comprenait de notre environnement, et on s’est aperçu que l’histoire, si elle ne se répète pas de manière faciale identique, peut avoir des similitudes dans les causes et les problèmes que l’on rencontre. On se rend compte que l’humain recherche toujours le sacré dans beaucoup de choses, ce qui parfois peut pervertir son approche de la notion de croyance. Il y a un besoin de lumière dans les réflexions actuelles dans le monde qui nous entoure. Il y a une perte de repères parfois, ce qui cause un biais de lecture.

      La vie des hommes est riche en exemples de compromissions, de lâcheté et encore d’éléments impactant la politique et par conséquent la vie de chacun. Parfois les mêmes causes donneront les mêmes effets.

      Dorian : Notre concept est en effet profondément enraciné dans l’histoire de l’humanité. Ce qui nous inspire dans cette vaste toile chronologique, c’est la richesse des expériences humaines, les luttes et les triomphes, les moments de gloire et de désespoir.

      Nous sommes fascinés par la façon dont les événements du passé ont façonné le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, et comment ils continuent à influencer nos vies et nos sociétés. Chaque époque, chaque civilisation apporte son lot de récits captivants, de leçons à apprendre et d’inspirations à puiser.

      C’est cette exploration de l’histoire humaine, qui englobe les nôtres, plus personnelles, avec toutes ses complexités et ses contradictions, qui nourrit notre créativité et donne vie à notre musique.

      Nous nous efforçons de ne pas rejeter ni de gommer l’histoire de ceux qui nous ont précédés, quelle que soit la nature de leurs actes. Au contraire, nous cherchons à l’accueillir, à l’écouter et à la comprendre afin de proposer une nouvelle itération plus éclairée.

      Votre vision de l’Homme est assez pessimiste. Doit-on y voir une dénonciation de ce que le genre humain a fait de notre société, ou plutôt un constat qui pourrait aboutir à un message d’espoir (nous pouvons encore changer les choses) ?

        Krys : Nous n’avons pas la prétention de critiquer l’ensemble de l’humanité, cela serait présomptueux. Il faut prendre l’album comme une photographie prise avec nos ressentis du moment et notre vision. Il est difficile de nier en bloc tout ce que l’humain a apporté, car il y a du bon dans toute chose, c’est ce qu’évoque notre écu sur la pochette de l’album car il y a deux faces d’une pièce. Donc il n’est pas logique intellectuellement de tout nier en bloc. Le belluaire est un homme qui se bat contre la sauvagerie de son environnement.

        Dorian : Notre vision de l’homme peut sembler initialement pessimiste, car elle confronte souvent les aspects les plus sombres de la nature humaine. Cependant, plutôt qu’une simple dénonciation, elle reflète notre observation de la réalité (certes très tronquée par nos filtres). Nous sommes témoins des erreurs, des injustices et des conflits qui marquent notre société, des reflets directs de nos vies intérieures et antérieures.

        Il y a quelques années, on m’a demandé ce que je ferai pour changer le monde, j’ai répondu : Rien
        Étonné, mon interlocuteur m’a demandé de développer mon propos. Ce que je voulais dire n’était pas de promouvoir l’oisiveté ou l’inaction, mais au contraire, de savoir s’asseoir au milieu de ce tumulte frénétique de nos vies modernes, contempler, prendre conscience de comment notre esprit joue, fonctionne et rêve. C’est ce ‘Rien’, en apparence, qui nous connecte les uns aux autres.

        Écrasons l’infâme !

        https://www.facebook.com/Ecr.LinfOfficiel

        Leave a Reply

        Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *